31 janvier 2023 - Olympie 🐢🐇 (Grèce)

Pour rallier Olympie, nous choisissons la route qui franchit la montagne. Les sommets sont blancs et nous craignons de ne trouver que des petites routes enneigées. Qu'à cela ne tienne, nous nous sentons une âme d'aventurier ce matin.

Le golfe de Corinthe est encore en vue. Nous nous élevons rapidement par une bonne route.

Bonne surprise, la route qui mène à Kalávryta est très bonne… et très fréquentée. Nous soupçonnons que les voitures et les bus qui nous accompagnent sont chargés de touristes voire de skieurs.

Premier arrêt au Monastère Mega Spileon. Nous n'avions pas prévu d'y faire étape mais les cars qui déposent les pèlerins aiguisent notre curiosité.

Le monastère Mega Spileon est situé dans une grande grotte d'une abrupte falaise. Fondé en 362, il serait l'un des plus anciens de Grèce. Le 8 décembre 1943, la 117e division allemande Jäger détruisit le monastère et exécuta 22 moines et visiteurs dans le cadre de représailles.

Le musée du monastère expose de belles et intéressantes icônes.

Après cette belle halte au monastère nous reprenons la route jusqu'à Kalávryta.

Kalávryta attire beaucoup de monde en ce dimanche. Une station de ski est à seulement 12 km. L'église de la «Dormition» (ou l'Assomption) de la Vierge Marie.

Le 9 décembre 1943, le village de Kalávryta est cerné par les soldats allemands de la Wehrmacht à la recherche de rebelles. Les troupes allemandes, en représailles à la mort de 81 soldats allemands tués par des résistants, brûlent certaines maisons du village. Le 12 décembre, les femmes et enfants de moins de 14 ans, sont séparés des hommes et enfermés dans l'école. Le 13 décembre, les 1 436 hommes âgés de 14 à 80 ans sont conduits à l'extérieur du village et tous abattus. Les femmes et les enfants parviennent à s'échapper de l'école sans réaction des soldats préposés à leur garde. Le village est ensuite incendié. S'ensuit deux années de famine pour les familles endeuillées.

Dominant la ville de Kalávryta, un mémorial de ce massacre a été érigé sur le lieu des exécutions.

Après Kalávryta, la route vers Olympie devient déserte. L'aventure commencerait-elle maintenant ?

Enfin nous arrivons au point haut de notre trajet. A 1200 mètres d'altitude toujours pas de neige sur la route.

Finalement le reste du trajet vers Olympie ne présente aucune difficulté, sauf lorsque Waze nous envoie sur une route très étroite où nous sommes bien contents d'avoir un petit camping-car.

Ce matin, il fait grand beau. La visite du site archéologique d'Olympie se présente bien.

Dans la Palestre d'Olympie. Olympie était un sanctuaire dédié à Zeus seulement habité par le personnel des temples et les prêtres du culte. Tous les quatre ans, à partir de 776 av. J.-C., se tenaient des Jeux. A cette occasion plus de 40 000 personnes étaient présentes sur le site. La dernière célébration des Jeux eu lieu en 393 ap. J.-C..

Outre le marbre, le calcaire coquillier local, facile à travailler, a servi à la construction des édifices d'Olympie.

Les bâtiments non religieux de l'époque tardive ont été construits en assemblage de briques selon la technique appliquée à beaucoup d'églises romanes grecques.

Si vous n'avez connu la Grèce qu'en été, vous serez surpris de voir combien est verte et fleurie la nature en cette période hivernale.

Les empereurs de la Rome Antique devenant chrétiens, les rites et les lieux de culte païens sont interdits. Les Jeux d'Olympie prennent alors fin après 1 169 ans d'existence.

On considère qu'en 522 et 551 ap. J.-C., deux tremblements de terre contribuèrent à la ruine définitive du site et aucun monument n'est resté debout.

Nous avions visité ce site il y a plus de 30 ans et nous sommes surpris de ne pas retrouver tous les énormes cylindres de pierre des colonnes doriques couchées au sol comme les rondelles de saucissons géants.

Le dieu de l'Olympe ?

Chapiteaux corinthiens qui trônaient au sommet de colonnes doriques.

Quelques rares colonnes ont été redressées par les archéologues.

Le Philippéion fut érigé sur l'ordre de Philippe II de Macédoine (le papa du célèbre Alexandre Le Grand) après sa victoire à la Bataille de Chéronée (338 av. J.-C.).

Appelé Héraion, le temple d'Héra érigé vers 590 av. J.-C. est de l'époque archaïque.

Erigé entre 470 et 456 av. J.-C, le temple de Zeus fut le monument d'Olympie le plus sacré. Ce temple abritait l'une des sept anciennes merveilles du monde : une colossale statue de Zeus haute de 12 mètres.

Olympie, ce sont les Jeux évidemment. Ici, tous les quatre ans, est rallumée la flamme qui officialise l'ouverture des Jeux actuels. Remis d'actualités par le baron Pierre de Coubertin, les premiers Jeux olympiques modernes se déroulèrent en 1896. Qui sera nous dire où eurent lieu cette première édition des Jeux modernes, et quelle sera la ville qui les accueillera en 2024 ? Pour vous aider, vous pouvez cliquer ici.

L'entrée des artistes. Les athlètes accédaient au stade par ce tunnel.

Sur les talus entourant la piste, des bancs de bois étaient installés pour accueillir les 45 000 spectateurs.

Quel sportif n'a pas, un jour, rêvé de prendre part aux Jeux Olympiques ? A défaut d'y participer, notre ex-prof d'EPS est dans les starting-blocks du mythique stade d'Olympie.

Le musée archéologique d'Olympie est un des principaux musées de Grèce, celui d'Athènes étant le plus connu. Des centaines de figurines votives datant de l'époque archaïque ont été retrouvées sur le site.

Chevaux en bronze qui furent déposés en offrande à Zeus (VIIe siècle av. J.-C.).

Les travaux de fouilles du site d'Olympie, dans la seconde moitié du XIXe siècle, rendirent très vite nécessaire la construction d'un bâtiment pour abriter les découvertes. Un premier musée fut ouvert en 1888 et le musée actuel fut inauguré en 1982.

Griffon allaitant son petit (630 - 620 av. J.-C.).

Tête de taureau ornant un chaudron.

Ames sensibles s'abstenir.

Belle collection de casques corinthiens. Chaque casque était fait sur mesure, comme les autres éléments de l'armure, pour être parfaitement ajusté à la morphologie du guerrier.

Les casques des combattants méritants étaient déposés au pied du temple de Zeus.

Vases en terre cuite.

Toutes les œuvres grecques ne sont pas aussi raffinées qu'on nous le fait croire !

La statue d’Hermès portant Dionysos enfant est en marbre de Paros. Elle fut découverte en 1877 dans un assez bon état de conservation. Une partie des jambes a tout de même dû être reconstituée. Pour le reste, il faudra attendre.

La plus grande salle du musée est consacrée aux deux frontons du temple de Zeus exposés dans leur intégralité. Les 42 statues en marbre de Paros datent du Ve siècle av. J.-C,

Les frontons du temple de Zeus. La prise de vue se veut dans le style «Nouvelle Vague» mais de ce travelling il ne reste que le mouvement de la vague.

Les romains sont plus pudiques que leurs prédécesseurs grecs; de superbes drapés finement sculptés dans le marbre habillent les statues des divinités

Taureau en marbre datant de l'époque romaine (150 ap. J-C.).

26 janvier 2023 - Patras (Grèce)

Victoire, nous sommes arrivés en Grèce en moins d'un mois ! La mer Adriatique a cédé la place à la mer Ionienne mais ce n'est pas le seul changement. Nouvelle langue à apprendre alors que notre croate et notre albanais n'étaient pas encore tout à fait maitrisés. Le plus dépaysant est l'alphabet dont les 24 lettres nous rappellent nos cours de maths et de physique (∝, β, γ, δ, …).

Pour voir notre parcours :

Nous vous laissons devinez où nous nous trouvons. Trouvez la sirène cachée dans cette photo. Non, pas celle avec une veste rouge, voyons !

Le port de Platariá.

Les petites chapelles qui bordent les routes ne sont pas des boites aux lettres, ce sont des afiéroma. Ces nombreux oratoires sont entretenus par des particuliers en mémoire d'un défunt tué dans un accident de voiture.

La baie de Platariá.

La côte ionienne est essentiellement rocheuse comme ici vers Sývota.

Chaque baie accessible est occupée par une petite ville. Au fond vous apercevez la presqu'île de Pérdika.

Parga est un des gros bourgs dont les plages attirent les touristes … en été.

Sur le port de Parga.

La baie de Parga est magnifique.

Parga.

Montée au château qui domine la ville et la baie de Parga.

Vous nous voyez souvent vêtus de notre veste de pluie. Et pour cause, les journées sèches sont assez rares. Vers Ammoudiá la terre est gorgée d'eau.

Nous voici sur l'île de Leucade (en grec Λευκάδα, Lefkáda) que nous avons atteint par un pont tournant et flottant. Cette île Ionienne porte le nom de sa ville principale, Lefkáda.

Le pont de bois de Lefkáda.

Calme plat sur les eaux du golfe de Lefkáda et neige à l'horizon.

Le campanile de l'église Agios Minas dont la structure métallique le protège des tremblements de terre.

L'église de la Présentation de la Vierge Marie de Lefkáda.

Nous partons faire le tour de l'île de Lefkáda et nous profitons de cette belle journée pour casser la croûte au soleil.

Vasilikí, tout au sud de l'île de Lefkáda.

Le camping de Desími qui nous accueille ce soir est bien sympathique sous le soleil. Dommage que l'eau chaude des sanitaires soit en panne, que les branchements 220V soient HS et que nous pataugions dans la boue.

Un iris d'Alger (Iris unguicularis) à Desímin, toujours sur l'île de Lefkáda.

Le port de Lygiá.

Retour sur le continent. Une des plages de galets à proximité de Mytikas.

Les sommets enneigés à l'arrière de Mytikas.

Le port d'Astakos. En cette saison, nous sommes presque assurés de toujours trouver une place pour stationner facilement notre camping-car.

Pause en terrasse d'un café d'Astakos.

La baie d'Astakos.

Le Péloponnèse nous accueille par le pont à haubans, dénommé pont Charílaos Trikoúpis, entre Antirion et Patras. Enjambant le golfe de Corinthe il a été mis en service en 2004. Il est prévu pour résister aux tremblements de terre qui agitent régulièrement la région.